Affichage des articles dont le libellé est 8412819 MARRAKECH (1985). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 8412819 MARRAKECH (1985). Afficher tous les articles

MARRAKECH IMO 8412819


Le 1er juin 2020 à Casablanca (Cliché par Farid Mernissi)


Ce navire est commandé en 1984 au chantier Alstom-Atlantique de Saint-Nazaire par la Compagnie Marocaine de Navigation (CO. MA. NAV.) pour remplacer Agadir de la même compagnie sur la ligne Sète - Tanger que ce dernier avait ouverte en janvier 1975.

Il porte durant sa construction le numéro de chantier N 28 et est lancé le 23 novembre 1985. Après avoir été livré le 2 mai puis inauguré le 21 mai 1986, il est immédiatement placé sur cette ligne qu'il n'a pas quitté depuis (à l’exception de quelques rotations lors de remplacements d’autres navire de la compagnie), reliant les deux ports en trente six heures et, ce, tout au long de l'année.

Sa décoration intérieure est réalisé en style marocain et, contrairement à l'équipage d'Agadir qui comportait des français (parmi lesquels certains anciens membres de l'équipage de France désarmé quelques mois avant l'inauguration de la ligne), celui de Marrakech est entièrement marocain.

En 2007, la Comanav est vendue et après être passée ente les mains de  la CMA-CGM puis de la compagnie espagnole Balearia, elle est rachetée par la compagnie marocaine Comarit en février 2009 et est renommée Comanav Ferry.

Depuis la fin de l’année 2010, les problèmes s’accumulent pour le navire et la compagnie. En décembre, il est immobilisé à Sète en raison de problème de motorisation mais ce sont surtout les difficultés économiques de la compagnie qui vont peser sur l’histoire du navire. Le départ de Sète du mercredi 19 janvier 2011 est annulé car le ferry fait l’objet d’une saisie conservatoire en raison de factures de carburant impayées pour un montant qui s’élèverait à plusieurs centaines de milliers d’euros. Le litige se règle et Marrakech peut reprendre ses rotations.

Le mercredi 11 mai 2011 au matin, le ferry parvient à Sète après une traversée paisible. Peu de temps avant l’accostage, un incendie éclate dans le local séparateur des hydrocarbures. Le système de sécurité en permet l’extinction rapide ; les dégâts sont néanmoins importants et justifient une immobilisation du navire pendant plusieurs jours.

En janvier 2012, de nouvelles factures impayées (le chiffre de plusieurs millions d’euros est avancé) justifient une nouvelle saisie. Marrakech est saisi à Sète à la suite des difficultés de la Comanav Ferry. C’est une centaine d’ hommes d'équipage marocains et leurs officiers qui est bloquée à bord des trois navires. La situation va se poursuivre plusieurs mois. Au cours de l’année 2012, Comanav Ferry cesse ses activités à la suite des ennuis financiers de la société mère Comarit (qui disparaîtra à la suite d'une liquidation judiciaire le 17 juillet 2014). Enfin, le 7 avril 2014, il est vendu aux enchères pour 1,24 million d’euros à la société marocaine Prodomo de Casablanca. Le navire quitte Sète le 14 mai, remorqué vers Casablanca par le VB Artico. Comme pour beaucoup de navires dans ces circonstances, le projet de transformation en hôtel ou centre de loisirs est évoqué mais reste jusqu’à présent sans suite. Marrakech et encore désarmé dans le port de Casablanca.

À plusieurs reprises, Marrakech fut utilisé par le roi Hassan II lors de voyages à l’étranger (Algérie en 1988 et 1990, en Libye en 1989 et 1991 ou en Tunisie et en France). Le ferry, alors spécialement aménagé (aménagement d’une suite royale, d’une clinique, de matériels de communication et d’installations de sécurité…) au cours des semaines précédant le voyage, devient une ambassade flottante permettant au roi de voyager avec son entourage, de recevoir ses invités mais aussi d’assurer sa sécurité lors de voyages jugés « à risques » lorsqu’il préfère coucher à bord du navire plutôt que dans la résidence prévue par son hôte… De façon plus anecdotique, le garage du navire pouvait embarquer les voitures du roi (lui permettant de s’affranchir de celles prévues par les organisateurs du pays qui l’accueillait) ou une caravane offerte au colonel Khadafi.